Le Loca-Terre
par Romain Hentzy
Comme la foudre sur la fleur des champs
Qui la menace qui l’illumine et puis qui la tue
Avec l’apparence lumineuse et le cœur d’un tyran
Dans l’ombre tu fais le mal et savamment tu éberlues
Comme l’huile dans l’eau, comme le pétrole dans l’air
Tu nous fais tes esclaves, tu mens pour mieux régner
Aidé de tes consorts, pareils à de vrais totalitaires
Au nom d’une guerre parfois, aussi souvent pour le blé
On t’achète et on te vend, comme la vipère et son poison
On t’achète et on te vend, pour des millions pour des milliards
Tu donnes la mort, tu prétends t’occuper aux petits oignons
De tes nombreux peuples rendus aveugles, rendus blafards
Tu es ce Klaus des temps modernes, bourreau présent
À mille lieues, à quelques pas, près d’une rivière, de l’océan
Ou près des villes, ou près des champs : toujours menaçant
Et peu te voient, et peu comprennent : la guerre est là, qui nous attend
Ou pire encore : le feu partout, la fin de l’eau, la fin des airs,
La fin des Hommes
La fin des contes, et des mystères, plus de légendes, plus de prières
Tu nous assommes
Enfant de modernité aveugle, nourrisson des désirs de richesse
À l’appel de ton nom répondent… Tchernobyl, Hiroshima
Maintes fois multiplié, tu as exterminé, et encore blesses
Des enfants par milliers, mutilés et malades, père moderne du trépas
Ta présence a un pouvoir latent : mort lente obstinément
Sur Terre on crie, maintes fois dans maintes langues
« Il est une pieuvre, peut ensevelir à tout moment, faire couler le sang
De la Terre et des Hommes, mais il nargue, mais il harangue »
Pervers parmi les sages, bombe aux doux présages : c’est le nucléaire
Qu’il faut abattre avant sa prochaine gloire, son ultime dessein :
Un nouveau morceau d’Eden sans les Hommes, un désert
Qui ferait verser des larmes, à une mère, à son enfant, à tout humain
Mettant plus profond encore dans la tombe le pied de l’Humanité,
La poussant un peu plus vers l’abîme, lui promettant sa fin
Il serait la honte de ses partisans, prétendument surpris et hébétés
Il en est pourtant la fierté, mais de nouveau porterait le chapeau
De l’assassin.
Romain