RTL info - 03 nov. 2009 - Màj 06h38
La fiabilité des réacteurs nucléaires EPR mise en cause
Faut-il avoir peur de l'EPR ? Les autorités de sûreté nucléaire britannique, française et finlandaise ont émis lundi des réserves communes sur les systèmes de sûreté des réacteurs nucléaires nouvelle génération. Elles demandent aux exploitants et au fabricant (Areva) d'en améliorer la conception initiale, notamment du point de vue de la sécurité. Les associations écologistes demandent l'arrêt de ce programme.
Reportage :
Dans leur déclaration commune, l'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) et ses homologues britannique (HSE/ND) et finlandaise (STUK) pointent du doigt le système de contrôle-commande du réacteur EPR, notamment les systèmes de sûreté utilisés en cas d'incident et "leur indépendance vis-à-vis des systèmes de contrôle", ceux utilisés pour exploiter l'installation en fonctionnement normal.
Ainsi, selon les trois autorités de sûreté nucléaire, "la conception d'EPR, telle que proposée initialement par les exploitants et le fabricant, Areva, n'est pas conforme à ce principe d'indépendance dans la mesure où il y a beaucoup d'interconnexions complexes entre les systèmes de contrôle et de sûreté". Et "il incombe aux exploitants et fabricant Areva de répondre aux questions techniques soulevées" par cette déclaration.
Areva a réagi, affirmant que "cette démarche de dialogue" entre les exploitants, les constructeurs et les autorités de sûreté "fait partie intégrante du processus de certification et de construction des nouveaux réacteurs". Dans un communiqué, le fabricant de l'EPR, assure que "la sûreté du réacteur EPR n'est pas mise en cause" et, s'agissant des demandes de l'ASN, s'engage "à apporter toutes les réponses attendues d'ici la fin de l'année".
En France, le premier réacteur EPR doit entrer en service en 2012 à Flamanville, dans la Manche. Un deuxième va être construit à Penly en Seine-Maritime, un projet piloté par EDF. Le premier EPR d'Europe est toujours en construction à Olkiluoto en Finlande, et accuse plus de trois ans de retard. Il ne pourra être opérationnel qu'en 2012.
Dans un communiqué, le Réseau "Sortir du Nucléaire note" "que c'est l'Autorité de sûreté britanique qui a détecté le problème", cet été, "alors que l'Autorité se sûreté française (ASN) avait déjà autorisé la construction de l'EPR". Selon Sortir du Nucléaire, "il semble donc nécessaire, avant que l'irréparable ne se produise, qu'une commission d'enquête indépendante fasse toute la vérité sur cette affaire et surtout sur la fiabilité de l'ASN".